LA FEMME COMME CHAMP DE BATAILLE
MATEI VISNIEC
PUBLIC CONCERNÉ
DE LA 3ÈME À LA TERMINALE
DURÉE DU SPECTACLE
1h30
DÉBAT AVEC UN HISTORIEN
ET UNE MILITANTE FÉMINISTE
OU AVEC UNE ONG PARTENAIRE
40 mn
INTERPRÉTATION
Audrey LANGE
en alternance avec
Marie-Pierre COTARD
Lucilla SEBASTIANI
MISE EN SCÈNE
Lucilla SEBASTIANI
CRÉATION
SAISON 2017/2018
PISTES PÉDAGOGIQUES
•Le massacre de Srebrenica : prémices d’une forme d’islamophobie
•La montée nationaliste
•La destruction des communautés
•Le nihilisme de l’histoire
•La guerre en ex-Yougoslavie : regard de la communauté européenne
•Le droit à la différence, acceptation de l’autre
•Le viol des femmes, arme de guerre
•Le rôle et la place des femmes dans les guerres
•Le droit des femmes
•La parole, outil de guérison
NOTE DE L’AUTEUR
J'ai écrit cette pièce sur la Bosnie et sur la folie nationaliste parce que je cherchais une réponse aux questions suivantes :
« Quel est le mécanisme qui transforme des gens normaux en bêtes sauvages et en brutes bestiales? »
« Qui sont ceux qui ont abruti les abrutis ? »
« Comment peut-on abrutir des masses entières sous les yeux du monde dit « civilisé » ? »
« Dans quel contexte géographique et historique, avec quelles complicités, sur le fond de quels malentendus et de quelles lâchetés le drame bosniaque a-t-il été possible ? »
Le procès de la barbarie ne sera pas accompli seulement avec la mise en accusation par le Tribunal Pénal International d'un Slobodan Milosevic, Radovan Karadzic ou Ratko Mladic, des hordes serbes qui ont tué des milliers de musulmans à Srebrenica, et des extrémistes de tous bords qui ont endeuillé la fin du XXème siècle en Europe.
Pour faire le procès de la barbarie, il faut aussi comprendre « comment cela a été possible ».
En paraphrasant Abraham Lincoln, je vais dire qu'on peut abrutir tout un peuple pour un certain temps, qu'on peut même maintenir une partie d'un peuple en état d'abrutissement tout le temps, mais qu'on ne peut pas à la fois abrutir tout un peuple et le maintenir en état d'abrutissement tout le temps.
Mais l'espoir ne sera jamais crédible sans une dénonciation qui creuse jusqu'aux couches profondes qui engendrent la barbarie.
Mon travail de journaliste à Radio France Internationale m'a beaucoup aidé à écrire cette pièce sur une guerre qui avait lieu dans une région du monde que je connaissais bien (car né à l'Est), où j'avais voyagé, où j'avais des amis... J'ai eu un accès rapide, continu et parfois direct à l'information (il faut dire peut-être à l'horreur). Un jour, le journaliste que je suis a voulu exorciser son impuissance. Je voulais réagir contre la barbarie, mais je ne pouvais pas le faire physiquement, je ne pouvais pas me placer derrière chaque combattant en Bosnie pour dévier les balles qu'ils se tiraient dessus, pour les convaincre d'arrêter leur folie meurtrière.
Alors j'ai réagi en écrivain engagé et j'ai écrit cette pièce. Une pièce où j'ai voulu donner, pour une fois la parole aux femmes. Je voulais capter dans ma pièce ce que l'information, et les médias ne pouvaient pas transmettre : la complexité de la situation, le fait que la guerre avait les racines dans les couches profondes de ces âmes damnées, dans les dilemmes de l'histoire....
J'ai imaginé donc une situation dramatique, parfois insoutenable, comme est insoutenable parfois la réalité. J'observe maintenant que ce conflit, qui avait tous les ingrédients d'une nouvelle guerre mondiale, est en train d'être oublié.... Les médias braquent leurs caméras ailleurs. Mais les causes qui ont engendré ce conflit en plein centre de l'Europe ne sont pas tout à fait résolues.
Je suis heureux que « La femme comme champ de bataille » continue d'être montée en France. Je vis dans chaque mise en scène de cette pièce une sorte de prise de conscience, un proteste contre l'oubli, une façon de dire dans le langage émotionnel de l'art « Attention, rien n'est réglé sur la terre, la barbarie peut resurgir à tout moment et partout ».
C'est aussi, je crois, le rôle, ou l'un des rôles que doit jouer le théâtre.
Matei VISNIEC
TARIF :
1 190 € jusqu’à 100 élèves
puis 10 € /élève supplémentaire
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